MARIAGE FORCÉ.
- Estelle Ndjengue.
- 18 juil.
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Genèse 29.20-26: « 20Ainsi Jacob servit sept années pour Rachel : et elles furent à ses yeux comme quelques jours, parce qu'il l'aimait. 21Ensuite Jacob dit à Laban : Donne-moi ma femme, car mon temps est accompli : et j'irai vers elle. 22Laban réunit tous les gens du lieu, et fit un festin. 23Le soir, il prit Léa, sa fille, et l'amena vers Jacob, qui s'approcha d'elle. 24Et Laban donna pour servante à Léa, sa fille, Zilpa, sa servante. 25Le lendemain matin, voilà que c'était Léa. Alors Jacob dit à Laban : Qu'est-ce que tu m'as fait ? N'est-ce pas pour Rachel que j'ai servi chez toi ? Pourquoi m'as-tu trompé ? 26Laban dit : Ce n'est point la coutume dans ce lieu de donner la cadette avant l'aînée.»
En guise de dot pour épouser Rachel, Jacob avait servi Laban son beau-père pendant sept ans. Mais lorsqu'était venu le jour de s'unir à sa femme, Laban usa de ruse en faisant passer Léa (la sœur aînée) à la place de la sœur cadette (Rachel). Selon lui, on ne marie jamais la fille plus jeune avant l’aînée; ce n’était pas leur coutume. Mais c'était une coutume d'homme! Dieu n'a jamais instauré une loi selon laquelle dans une fratrie, l'aîné (e) doit absolument se marier toujours avant les cadets. En effet, « Dieu fait grâce à qui il veut » (Romains 9.18). D'ailleurs, Jésus reprochait aux Juifs de son époque d'avoir préféré leurs traditions plutôt que la parole de Dieu.
Matthieu 15.1-3 : « 1Alors des pharisiens et des scribes vinrent de Jérusalem auprès de Jésus, et dirent : 2Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? Car ils ne se lavent pas les mains, quand ils prennent leurs repas. 3Il leur répondit : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ?»
Le mariage de Jacob et Léa avait été forcé, même si l'on pense que Léa ait été le choix de Dieu. Cela a du créer dans le cœur de Jacob l'amertume vis-à-vis de Léa. En effet, tout ce qui est forcé, même si à la base cela était le plan de Dieu, provoquera du dégoût, et peut finalement nous éloigner de la bénédiction divine. N'aidons pas Dieu à accomplir ses plans en forçant la réalisation des choses ou en forçant des concours de circonstances. Faisons simplement sa volonté dans l'humilité et la patience. C'est dans le calme et la confiance que sera notre force.
Esaie 30.15 : « Car ainsi a parlé le Seigneur, l'Éternel, le Saint d'Israël : C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, C'est dans le calme et la confiance que sera votre force.»
Sans remords, après que Jacob l'ait reprit sur sa malhonnêteté, Laban lui dit simplement :
« Finis la semaine de mariage avec l’aînée, ensuite, nous te donnerons aussi la plus jeune. Mais tu devras travailler encore sept ans à mon service. » (Genèse 29.27)
On dirait que l'appât du gain avait été la motivation de ce mariage forcé. Laban avait voulu obliger Jacob à rester à son service. La femme (par les liens du mariage) est parfois utilisée comme moyen d'asservissement de l'homme par d'autres personnes au cœur cupide ou simplement méchant. Très souvent, elle est littéralement vendue par sa famille ou par d'autres proches, qui n'ont que leurs propres intérêts en vue, et non le bonheur de cette femme, moins encore le plan de Dieu pour sa vie. Dans ce sens, on peut évoquer l'exemple atypique de Mica, fille de Saül, qui avait été donnée en mariage à David par son père. Certes, dans son cas, elle aimait David, et David ne semblait pas non plus désintéressé. Mais en permettant cette union, Saül avait pour unique dessein de piéger et tuer le jeune berger.
1 Samuel 18.20-21 : « 20Mical, fille de Saül, aima David. On en informa Saül, et la chose lui convint. 21Il se disait : Je la lui donnerai, afin qu'elle soit un piège pour lui, et qu'il tombe sous la main des Philistins.(…)»
Lorsque David s'enfuit de chez Saül qui en voulait à sa vie, Mical fut donnée en mariage à un autre homme, Palthi.
1 Samuel 25.44 : « Et Saül avait donné sa fille Mical, femme de David, à Palthi de Gallim, fils de Laïsch.»
Plus tard, elle fut encore arrachée à Palthi pour revenir à David, sous ordre de ce dernier.
2 Samuel 3.12-16 : « 12Abner envoya des messagers à David pour lui dire de sa part : A qui est le pays ? Fais alliance avec moi, et voici, ma main t'aidera pour tourner vers toi tout Israël. 13Il répondit : Bien ! je ferai alliance avec toi ; mais je te demande une chose, c'est que tu ne voies point ma face, à moins que tu n'amènes d'abord Mical, fille de Saül, en venant auprès de moi. 14Et David envoya des messagers à Isch Boscheth, fils de Saül, pour lui dire : Donne-moi ma femme Mical, que j'ai fiancée pour cent prépuces de Philistins. 15Isch Boscheth la fit prendre chez son mari Palthiel, fils de Laïsch. 16Et son mari la suivit en pleurant jusqu'à Bachurim. Alors Abner lui dit : Va, retourne-t'en ! Et il s'en retourna.»
Mical avait ses défauts. Mais c'est une femme qui a aussi beaucoup souffert émotionnellement. Divorcée de force (David son premier mari a du la quitter en catastrophe pour sauver sa vie car Saül son beau-père cherchait à le tuer) et remariée de force (les circonstances de son union avec Palthi ont forcément été teintées de contrainte, car c'est parce qu'elle n'avait plus l'homme qu'elle aimait et qu'elle avait épousé, qu'elle s'est remariée à Palthi); puis divorcée de force (lorsqu'on vint l'arracher à Palthi après des année de « vie conjugale») et remariée à nouveau de force (à David). Toute sa vie, Mical semble avoir été un instrument de manipulation entre les mains des hommes, en particulier de son père, parce qu'en réalité David avait été comme elle, victime des méchancetés de Saül. Cela a du nourrir dans son cœur de l'amertume même vis-à-vis de David qu'elle avait aimé, ou alors, plus probablement, vis-à-vis de Dieu, vu que même avec Palthi, elle n'eut pas d'enfants.
Avant d'épouser un homme/une femme, il faut toujours demander à Dieu si les sentiments que nous ressentons pour lui/elle viennent bien de son Saint-Esprit; sinon, nous finirons frustrés. Épouser une personne dont on est amoureux (se), sans que cela ne soit réciproque d'une part, et d'autre part, sans que ces sentiments ne viennent du Saint-Esprit de Dieu, c'est aussi une forme de mariage forcé, car le mariage est une alliance divine. En ce sens, il suppose un pur consentement des trois protagonistes impliqués (Dieu, l'homme et la femme), consentement volontaire et éclairé (on se marie en connaissant des qualités et défauts de l'autre, on se marie en connaissance de cause!). De ce fait, les sentiments qui doivent animer les deux prétendants au mariage doivent également avoir leur source en Dieu lui-même. Dans le cas contraire, nous apportons devant Dieu du feu étranger.
Lévitique 10.1-2 : « 1Et les fils d'Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun leur encensoir, et y mirent du feu, et placèrent de l'encens dessus, et présentèrent devant l'Éternel un feu étranger, ce qu'il ne leur avait pas commandé. 2Et le feu sortit de devant l'Éternel, et les dévora, et ils moururent devant l'Éternel.»
C'est du « forcing », qui ne marchera pas. Au contraire, « le forcing» peut entraîner dans le pire des cas la mort. Prenons l'exemple de David qui tua un homme pour voler sa femme. Voilà un autre cas de mariage « forcé». Même si on penserait que Bethshéba avait délibérément accepté d'aller dans ce nouveau mariage avec le roi, il reste que ce dernier avait forcé les choses, et en plus, en prenant la femme d'autrui. Certes, il s'en était repenti; mais il eut tout de même des conséquences dramatiques pour sa famille (la mort de l'enfant adultérin, les viols incestueux dans sa familles, les assassinats, etc.)
2 Samuel 12.9-10 : « 9Pourquoi donc as-tu méprisé la parole de l'Éternel, en faisant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as frappé de l'épée Urie, le Héthien ; tu as pris sa femme pour en faire ta femme, et lui, tu l'as tué par l'épée des fils d'Ammon. 10Maintenant, l'épée ne s'éloignera jamais de ta maison, parce que tu m'as méprisé, et parce que tu as pris la femme d'Urie, le Héthien, pour en faire ta femme.»
2 Samuel 12.13-14 :« 13David dit à Nathan : J'ai péché contre l'Éternel ! Et Nathan dit à David : L'Éternel pardonne ton péché, tu ne mourras point. 14Mais, parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l'Éternel, en commettant cette action, le fils qui t'est né mourra.»
Proverbes 6.27-29 : «27Quelqu'un mettra-t-il du feu dans son sein, Sans que ses vêtements s'enflamment ? 28Quelqu'un marchera-t-il sur des charbons ardents, Sans que ses pieds soient brûlés ? 29Il en est de même pour celui qui va vers la femme de son prochain : Quiconque la touche ne restera pas impuni.»
En conclusion, en ce qui concerne le mariage, évitons de forcer les choses. Il ne s'agit pas de ne pas avoir la foi pour poser certaines actions qui relèvent de notre responsabilité quand nécessaire (exemple: faire le premier pas, appeler, etc). Mais il s'agit surtout premièrement de s'assurer que nos sentiments viennent de Dieu, ensuite qu'ils soient réciproques; puis d'éviter la manipulation sous toutes ses formes, d'éviter de mettre ses traditions au-dessus de la parole de Dieu, car cela nous entraîne dans le péché. Il s'agit enfin de faire confiance à Dieu qui est le maitre des temps et des circonstances, d'être patient et persévérant; non pas d'âtre lâche en se disant que Dieu fera tout et que nous n'avons rien à faire! Mais, restons sensibles à la voix de son Saint-Esprit qui nous dira quoi faire à quel moment, et obéissons lui. Mais pour cela, il nous bien sûr, grandir dans notre relation avec Lui. C'est la priorité.
PRIÈRE/Père céleste, merci de me libérer de toute tendance à forcer les choses dans la vie en général, et en ce qui concerne le mariage en particulier. Je choisis de te faire confiance. Je veux tout simplement me laisser conduire par les impulsions de ton Saint-Esprit, qui me dira quoi faire à quel moment. Aide-moi à être patient (e) et persévérant (e), dans la joie et la bonne humeur. Au nom de Jésus je prie. AMEN.
Estelle Ndjengue.
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