SECOURISTE REBELLE.
- Estelle Ndjengue.

- 2 sept.
- 10 min de lecture
Je me souviens d'un songe dans lequel dans une école, je voulais aider un élève à se débarrasser d'un lien qu'il avait au pied, et qui l'inconfortait. Lui-même avait essayé déjà de le faire, sans succès. Cependant, le lien qu'il avait au pied lui avait été imposé par un responsable de son école, qui voulait le corriger pour une raison que j'ignorais. Visiblement, l'élève n'acceptait pas cette correction, et moi, sans réfléchir j'ai voulu voler à son secours. Je ne me sentais pas à l'aise en agissant de cette manière, mais j'ai fait fi de ce que ma conscience me soufflait pour m'éviter de commettre une erreur. Je me disais : « cette personne est en difficulté, elle a un lien aux pieds, il faut absolument l'aider». Et pourtant, je cherchais à l'aider en cachette, à l'insu de son responsable, ce qui en soit n'était pas honnête.
Lorsque je me suis réveillée, le Saint-Esprit de Dieu me révèle que c'était l'état de mon cœur, lorsque j'ai hésité à prêcher un message qu'il m'avait inspiré. En réalité, je me disais : "ce message est un peu dur! Il faut peut-être ménager les gens. Ne serais-je pas sévère? D'ailleurs je doute même que cela vienne de Dieu. Peut-être que c'est le diable qui veut me piéger pour que les gens se sentent condamnés😒". Mais le Saint-Esprit m'a reprise en me montrant que c'était de la rébellion. J'ai manifesté une fausse compassion pour ceux qui devaient m'écouter, parce que j'ai eu peur de les blesser; et pourtant, ces personnes devaient entendre le message en question, puisque seule la vérité de Dieu sanctifie, a dit le Seigneur Jésus.
Jean 17.17 (prière de Jésus à son Père) : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité.»Dans sa bonté, Dieu m'encouragea encore avec ces paroles :
Psaumes 68.12 : « Le Seigneur dit une parole, et les messagères de bonnes nouvelles sont une grande armée»Proverbes 31.26 : « Elle [la femme vertueuse] ouvre la bouche avec sagesse et un enseignement plein de bonté est sur sa langue.»Ce témoignage personnel a pour but d'encourager tous ceux qui sont appelés à enseigner la parole en ces temps difficiles de la fin. Il ne s'agit pas seulement de personnes qui débutent dans cette mission, mais aussi (voire surtout) de ceux qui sont sur le terrain depuis longtemps. En effet, dans les derniers temps, le diable cible particulièrement entre autres catégories de personnes, ceux qui sont mandatés et oints par Dieu pour le ministère de la prédication; et l'une de ses tactiques, c'est mettre une pression néfaste pour les pousser à prêcher seulement ce qui plaît à l'Homme et non au Saint-Esprit, seulement ce qui confortera les uns et les autres dans la chair, et non ce qui les poussera à rechercher d'abord le cœur de Dieu plutôt que les bénédictions de Dieu. Lorsque Dieu vous inspirera un message qui poussera les uns et les autres à remettre en question leurs mauvaises manières de penser ou d'agir, l'ennemi vous fera croire que vous êtes entrain de les condamner. Et au contraire, lorsque vous accentuerez vos propos uniquement sur ce que les gens peuvent tirer de Dieu en termes de simples bénédictions terrestres, voire à les encourager dans le péché, il vous fera croire que là, vous marchez dans l'amour! Tout est mis à l'envers, mais cela ne doit pas être une surprise car le bien est entrain de changer en mal et le mal en bien. Le ministère de la prédication de la parole n'échappe pas au courant.
Ésaïe 5.20 : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l'amertume en douceur, et la douceur en amertume!»À l'heure où Dieu est entrain de préparer un grand réveil dans les nations, il a besoin que ceux qu'il a appelés à enseigner restent attachés fermement à Lui, en cherchant à ne dire que ce qui vient de son Saint-Esprit, sans avoir peur. D'ailleurs, dans le même psaume 68 cité ci-dessus, il est écrit au verset 29 :
« Ton Dieu ordonne que tu sois puissant ; Affermis, ô Dieu, ce que tu as fait pour nous !»Jésus-Christ est à la porte, et il revient chercher son Eglise, qu'il veut sans tâche ni ride. Aussi, prend t-il la peine de la nettoyer, et c'est seulement par l'eau de sa parole que cela est possible, d'où l'importance de l'enseigner comme il l'inspire (et non comme les hommes veulent que nous prêchions).
Ephésiens 5.25-27 : « 25Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle, 26afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, 27afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible.»À propos de Manassé roi de Juda qui agissait très mal aux yeux de Dieu, Il lui dit par ses prophètes :
« J'étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d'Achab ; et je nettoierai Jérusalem comme un plat qu'on nettoie, et qu'on renverse sens dessus dessous après l'avoir nettoyé.» (2 Rois 21.13)À cause de son infidélité, Dieu annonce donc qu'Il fera subir à Jérusalem le même sort qu'il fit subir à Samarie, et le même sort qu'il fit subir à la famille du roi Achab.
Que s'était-il passé avec Samarie ?
Pour le comprendre, il faut aller dans 2 rois 17. Là, nous voyons qu'Osée, dernier roi d'Israël, fit ce qui était mal aux yeux de l'Eternel (v.1-2). Dieu envoya alors Salmanasar roi d'Assyrie qui monta contre la ville de Samarie, et elle lui fut assujettie. Cependant Osée se rebella contre Salmanasar en allant chercher secours chez le roi égyptien, So. De plus, il ne payait plus le tribut annuel au roi d'Assyrie (v.3-4). Ce dernier le fit enfermer et enchaîner dans une prison. Il emmena les Israélites captifs en Assyrie, et fit venir des populations étrangères sur le territoire de Samarie, à la place des Israélites. C'est ainsi que ces derniers furent chassés de leur terre par Dieu lui-même (v.22-23).
Cette histoire ressemble beaucoup au témoignage du roi Sédécias, dernier roi de Juda avant la déportation à Babylone. À cause des infidélités de Juda, Dieu envoya Nebucadnetsar roi des Chaldéens, assiéger la ville. Sédécias fut soumis à Nébucadnetsar pendant un moment, mais il décida de se rebeller contre lui. Comme le roi Osée, il alla chercher secours en Égypte pour s'affranchir de l'alliance avec Dieu et le roi babylonien. Il périt malheureusement par la main de ce dernier, et le peuple de Juda fut emmené captif à Babylone.
Ezéchiel 17.11-18 : « 11La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots : 12Dis à la maison rebelle : Ne savez-vous pas ce que cela signifie ? Dis : Voici, le roi de Babylone est allé à Jérusalem, il en a pris le roi et les chefs, et les a emmenés avec lui à Babylone. 13Il a choisi un membre de la race royale, a traité alliance avec lui, et lui a fait prêter serment, et il a emmené les grands du pays, 14afin que le royaume fût tenu dans l'abaissement, sans pouvoir s'élever, et qu'il gardât son alliance en y demeurant fidèle.15Mais il s'est révolté contre lui, en envoyant ses messagers en Égypte, pour qu'elle lui donnât des chevaux et un grand nombre d'hommes. Celui qui a fait de telles choses réussira-t-il, échappera-t-il ? Il a rompu l'alliance, et il échapperait !
16Je suis vivant ! dit le Seigneur, l'Éternel, c'est dans le pays du roi qui l'a fait régner, envers qui il a violé son serment et dont il a rompu l'alliance, c'est près de lui, au milieu de Babylone, qu'il mourra. 17Pharaon n'ira pas avec une grande armée et un peuple nombreux le secourir pendant la guerre, lorsqu'on élèvera des terrasses et qu'on fera des retranchements pour exterminer une multitude d'âmes. 18Il a méprisé le serment, il a rompu l'alliance ; il avait donné sa main, et il a fait tout cela ; il n'échappera pas !»Que s'était-il passé avec la maison d'Achab ?
En ce qui concerne le roi Achab, en plus de ses multiples infidélités à Dieu, il avait épargné le roi syrien Ben-Hadad que Dieu avait pourtant livré entre ses mains (1 rois 20.31-34). Il avait même appelé Ben-Hadad « son frère».
1 Rois 20.31-34 : « 31Ses serviteurs lui dirent : Voici, nous avons appris que les rois de la maison d'Israël sont des rois miséricordieux ; nous allons mettre des sacs sur nos reins et des cordes à nos têtes, et nous sortirons vers le roi d'Israël : peut-être qu'il te laissera la vie. 32Ils se mirent des sacs autour des reins et des cordes autour de la tête, et ils allèrent auprès du roi d'Israël. Ils dirent : Ton serviteur Ben Hadad dit : Laisse-moi la vie ! Achab répondit : Est-il encore vivant ? Il est mon frère.
33Ces hommes tirèrent de là un bon augure, et ils se hâtèrent de le prendre au mot et de dire : Ben Hadad est ton frère ! Et il dit : Allez, amenez-le. Ben Hadad vint vers lui, et Achab le fit monter sur son char. 34Ben Hadad lui dit : Je te rendrai les villes que mon père a prises à ton père ; et tu établiras pour toi des rues à Damas, comme mon père en avait établies à Samarie. Et moi, reprit Achab, je te laisserai aller, en faisant une alliance. Il fit alliance avec lui, et le laissa aller.»Par la bouche d'un prophète de Dieu, Achab reçut cette parole en guise de sentence divine :
« (…) Ainsi parle l'Éternel : Parce que tu as laissé échapper de tes mains l'homme que j'avais dévoué par interdit, ta vie répondra de sa vie, et ton peuple de son peuple.» (1 Rois 20.42)Et pourtant (un peu comme moi dans le songe), Achab avait en apparence agit dans la miséricorde. En effet, lorsque les Syriens virent qu'ils perdaient la guerre contre les Israélites qu'ils avaient attaqués, les serviteurs de Ben Hadad lui dirent d'aller supplier Achab pour qu'il lui laisse la vie sauve, en comptant sur la miséricorde connue des rois d'Israël.
« Ses serviteurs lui dirent : Voici, nous avons appris que les rois de la maison d'Israël sont des rois miséricordieux ; nous allons mettre des sacs sur nos reins et des cordes à nos têtes, et nous sortirons vers le roi d'Israël : peut-être qu'il te laissera la vie» (1 Rois 20.31)C'est ce qu'ils firent, et effectivement Achab laissa la vie sauve à Ben Hadad, se rebellant ainsi contre Dieu.
Les Égyptiens qui étaient venus au secours d'Osée avaient été vis-à-vis de Dieu des secouristes rebelles, parce que c'était Dieu lui-même qui avait imposé à Osée de se soumettre à Salmanasar, roi d'Assyrie. De même, en cherchant du secours auprès de l'Égypte, le roi Sédécias faisait d'elle une secouriste rebelle. Dans la même lignée, à l'égard de Dieu, Achab a été pour Ben Hadad qu'il épargna, un secouriste rebelle.
Ce que les ennemis de Dieu appellent « miséricorde », « compassion», « amour », « rébellion », n'est pas de la miséricorde, de la compassion, de l'amour, ou de la rébellion. Ce que la chair, éternelle ennemie du Saint-Esprit appelle « pitié» ou même « piété », n'est ni de la pitié ni de la piété. Ce qu'elle appelle « justice », « courage», « prudence », « protection », n'est en rien de la justice, du courage, de la protection ou de la prudence. C'est plutôt de la rébellion vis-à-vis de Dieu.
Si nous prenons encore le cas de Simon Pierre, nous voyons qu'il avait essayé d'empêcher Jésus d'aller à la croix, en prenant l'épée pour le défendre contre les soldats qui venaient l'arrêter. Il pensait protéger Jésus d'un mal, mais Jésus lui dit :
« (…) Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire ?» (Jean 18.11)Pierre avait été ici un secouriste rebelle. Il pensait agir dans la bienveillance et le courage à l'égard de Jésus qu'il voulait libérer de ceux qui venaient l'arrêter. Cependant, en vérité, il se rebellait contre Dieu sans le savoir, et faisait même du mal à Jésus qui devait porter ce joug que son Père céleste lui avait donné.
En lisant ce passage de Jean 18.11, j'ai réalisé que dans le songe que j'ai fait, j'ai agi comme Pierre à l'égard de l'élève à qui avait été imposé un lien par son responsable. J'ai voulu le libérer de son joug, mais c'était un joug que Dieu lui-même avait mis dans sa vie pour lui apprendre obéissance et fidélité.
Ezéchiel 17.13-14 (Dieu, au roi Sédécias): « 13Il a choisi un membre de la race royale, a traité alliance avec lui, et lui a fait prêter serment, et il a emmené les grands du pays, 14afin que le royaume fût tenu dans l'abaissement[ndlr: humilité], sans pouvoir s'élever, et qu'il gardât son alliance en y demeurant fidèle[ndlr : fidélité]»Tout comme Pierre avait fini par renier Jésus, cette attitude rebelle sous couvert de bienveillance, d'amour ou de justice finira par faire renier Jésus toute personne qui s'y livre. C'est pourquoi agir par nos sentiments plutôt que par le Saint-Esprit, aussi bons paraissent-ils, reste dangereux. Il vaut mieux marcher par les sentiments de Christ.
Philippiens 2.5-8 : « 5Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ, 6lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, 7mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, 8il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix.»D'ailleurs, n'oublions pas cette parole de Jésus :
« (…) Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.» (Matthieu 19.6)Si le contexte de son propos était le mariage, nous pouvons valablement l'étendre à tout lien que Dieu a mis dans la vie d'une personne pour la sanctifier. Rompre ce lien, c'est de l'infidélité, tout comme séparer un homme d'une femme à qui Dieu l'a lié.
Pour terminer, nous rappelons encore Galates 5.16 qui dit :
«(…) Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair.»Or marcher par l'Esprit, ce n'est pas juste faire ce qui nous semble « moralement correct » ou qui nous semble spirituel. C'est faire uniquement ce que le Saint-Esprit de Dieu nous inspire. En lui obéissant, même si cela nous parait étrange, nous cultivons sa vie en nous et nous devenons libres du monde auquel nous ne sommes plus sensés appartenir (si nous sommes nés de Dieu), et qui demeure ennemi de Dieu.
Jacques 4.4 : « Adultères que vous êtes ! ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu»PRIÈRE/Père céleste, merci de m'accorder de marcher selon ton Esprit et non selon mes propres sentiments. Je ne veux pas faire seulement ce qui me semble correct, mais ce qui te semble correct à toi, même si cela peut me bousculer intérieurement. Aide-moi à respecter les fardeaux que tu donnes aux autres, sans m'interposer entre toi et eux, car Jésus a dit : « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes » (Matthieu 11.29). Aide-moi à regarder non pas à ce qui plaît à l'Homme, mais à ce qui te plaît Toi. Je veux être une secouriste selon le Saint-Esprit et non selon la chair. Au nom de Jésus-Christ je prie. Amen.



Commentaires