LA VALEUR DU BAISER.
- Estelle Ndjengue.
- 28 févr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 mars
Dans Proverbes 24.26, il est écrit :
"Il baise les lèvres, Celui qui répond des paroles justes."
Le baiser n'est pas un acte anodin. Si physiquement il procure une sensation de plaisir à celui qui s'y livre, il y a en réalité, plus profondément, la communication de plusieurs choses dans l'esprit qui affecteront en bien ou en mal l'autre. A la lecture du verset ci-dessus, on comprend par exemple que celui qui répond avec droiture à quelqu'un lui donne un baiser sur les lèvres. Il y a donc spirituellement un lien entre la justice et le baiser sur les lèvres. Plus précisément, dans le baiser, il y a la communication de la justice, de la franchise, de l'amour pur et vrai. Ainsi dit, en embrassant quelqu'un, vous lui certifiez que vous l'aimez d'un amour divin, c'est-à-dire pur, exempt de vices, sans détour, sincère. Vous affirmez aussi que vous faites à cette personne ce qui est juste, à propos ou à point nommé.
Le mot hébreux "Nakoach" utilisé dans ce verset et qui est traduit par "justes" signifie aussi "être en face de"[1]. Etymologiquement, il vient du même mot que "nekach" qui signifie "vis-à-vis de, en face" [2].
Il y a donc un lien entre le baiser et le fait d'être en face de quelqu'un, ou vis-à-vis de quelqu'un. Déjà, il est clair qu'on ne peut donner un baiser à une personne que si l'on est vis-à-vis d'elle. Mais il ne s'agit pas seulement d'être vis-à-vis de cette personne dans une position physique; il s'agit surtout, voire d'abord, d'être son vis-à-vis dans sa nature intérieure même. En effet, Dieu a dit :
"L'Eternel Dieu dit : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis. »" (Genèse 2.18, segond 21)
C'est donc parce que vous êtes le vis-à-vis d'une personne dans votre nature propre tel que que Dieu vous a créé que vous pouvez lui donner le baiser de justice sur les lèvres. En revanche, si vous n'êtes pas le vis-à-vis de cette personne à qui vous donner un baiser sur les lèvres, vous usurpez une place qui ne vous appartient pas. Or on ne peut être véritablement le vis-à-vis d'une personne qu'en Christ. Tout ce qui vient, même avant Christ, n'est qu'usurpation. En baisant sur les lèvres, ce n'est ni la justice, ni l'amour, ni la vérité qui est communiqué dans l'âme d'autrui, mais c'est tout le contraire (injustice, haine, colère, mensonge, etc)
Jean 10.7-8 : « Jésus leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands (…) »
C'est pourquoi Jésus était surpris que ce soit par un baiser que Judas le livra, puisque le Seigneur lui, connait bien la valeur du baiser.
Luc 22.47-48 : "47Il parlait encore quand une foule arriva. Celui qui s'appelait Judas, l'un des douze, marchait devant elle. Il s'approcha de Jésus pour l'embrasser. 48Jésus lui dit : « Judas, c'est par un baiser que tu trahis le Fils de l'homme ! »"
En l'embrassant, c'est comme si Judas disait à Jésus "en te livrant, je fais ce qui est correct; je te communique l'amour". Or nous savons que c'était tout le contraire.
Voyons également le cas d'Absalom, fils de David. C'est en embrassant les gens qu'ils gagnait le cœur du peuple à lui, au détriment de son père, le roi encore sur le trône à l'époque.
2 Samuel 15.4-6 : « 4Absalom ajoutait : « Qui m'établira juge dans le pays ? Tout homme qui aurait une contestation et un procès viendrait me trouver et je lui rendrais justice. » 5Quand quelqu'un s'approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, le retenait et l'embrassait. 6Absalom agissait de cette manière envers tous les Israélites qui se rendaient vers le roi pour demander justice, et il gagnait le cœur des hommes d'Israël.»
Le cœur d'Absalom était perfide tout en embrasant ses compatriotes. Il feignait de leur communiquer de l'amour, de la sympathie et d'autres de la compassion (les Israélites venaient le voir pour leur poser des problèmes personnels). Mais en réalité, il ne le pouvait même pas; il aurait fallu que son cœur soit d'abord purifié. Absalom communiquait donc finalement aux gens qu'il embrassait sa soif de vengeance contre David, et on a vu les résultats : la conjuration contre David devint de plus en plus puissante parce que le peuple se ralliait de plus en plus à Absalom (2 Samuel 15.12). Tout comme le diable corrompit le tiers des anges qu'il entraîna dans sa déchéance, Absalom réussit à embarquer dans sa folie des innocents qui pour certains, ne se doutaient même pas de ses réelles intentions .
2 Samuel 15.11 : "et 200 hommes de Jérusalem qui avaient été invités accompagnèrent Absalom. Ils le firent en toute innocence, sans rien savoir."
Lorsqu'il est donné hors alliance divine, le baiser devient un véritable véhicule de mauvais esprits, surtout lorsqu'il est donné sur les lèvres. Réservons-le uniquement pour le vis-à-vis que Dieu a préparé pour nous, et dans le cadre de l'alliance du mariage. C'est aussi cela participer à la sainteté de Dieu.
1 Pierre 1. 14-16 : "14En enfants obéissants, ne vous conformez pas aux désirs que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l'ignorance. 15Au contraire, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite. 16En effet, il est écrit : Vous serez saints car moi, je suis saint."
PRIERE/Père céleste, merci pour l'esprit de sainteté qui me pousse à préserver les belles lèvres que tu m'as donné, uniquement pour te glorifier. Aide-moi à ne pas réveiller l'amour avant le temps, et à éviter tout baiser malsain. Donne-moi aussi un cœur sincère lorsque j'embrasse mes amis, mes frères et sœurs, car tu as dit « Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser.» (Romains 16.16). C'est au nom de Jésus que je prie. Amen.
[3] Souvenons-nous qu'il lui en voulait parce qu'il n'avait pas puni Amnon son fils qui avait sexuellement abusé de leur sœur Tamar.
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